Bibliographie

 

" A ton nom " , recueil de poésie écrit par Damien Saez est édité par "Actes Sud" dans la collection " Le souffle de l'esprit " .
Cette collection se veut le reflet d'une ouverture des uns vers
les autres à travers la prière , la réflexion et la méditation ...
Un premier ouvrage prometteur qui confirme les talents d'écriture de Damien ... un roman est en projet dans les mois à venir !!

48 pages pour 59 Frs , cet ouvrage contient aussi les paroles inédites de quelques unes des chansons de son prochain album ...

La collection "Le souffle de l'esprit"

 

"Je suis né le 1er août 1977. Je suis souvent déçu par ma jeunesse. Nous ne sommes pas des changeurs de monde. Il y a eu une époque ou par la force des pavé sur les casques des matraqueurs publics les écoles sont devenues mixtes, ou les briquets allumés aux concerts servaient a brûler les papiers militaires. Qui a aujourd'hui le courage de brûler quoi que ce soit qui le concerne ?"

Extraits:

Tu sais ce que c'est Toi la solitude? Tu sais ce que c'est? La solitude, celle du hasard, Tu sais bien la solitude, celle dans laquelle on se noie à petit feu, comme une drogue dans le sang, celle qui vous arrache au néant et qu'on ose appeler la vie, celle qui fait qu'on doit bien couper le cordon, la solitude de l'orphelin qu'on trimballe de foyer en foyer et qui sait plus son nom, celle de celui qu'on appelle gosse de riches et qui passe ses nuits entières à mouiller ses draps parce qu'il a oublié si ses parents étaient morts ou en voyage, celle de Poil de Carotte qui se prend des cailloux à chaque récréation, celle de celle qui, une fois donné l'Infini, se retrouve seule le ventre vide, celle des deux amoureux qui ne le sont plus, celle de ceux que les parents s'échangent de week-end en week-end sur une place de parking, celle du père qui marie sa fille, celle de ceux qui voient leur vie perdue à trop avoir voulu la gagner, et celle de celui à qui on a volé le toit pour lui offrir la rue. Tu la connais Toi?

Non Toi Tu fais semblant, non, Toi T'écoutes plein de Ta foutue sagesse, les pauvres gens comme moi qui, épris d'on ne sait quelle nostalgie, Te parlent encore. La solitude c'est cette pute de vie qui vous croise un matin, vous baise toute la nuit, puis vous fait payer le prix du voyage par le retour à la case départ, le néant. Qui a demandé à avoir faim? Qui a demandé à hurler à l'agonie de jour en jour un peu plus comme un poisson le ventre en l'air? Personne. Voilà donc un don du ciel! Tu sais, Toi qui fais construire des églises, des mosquées, des temples... Tu sais, Toi la perfection, Toi le Bien Incarné, Tu pourrais réfléchir parfois. De toute façon Tu comprends rien, T'es nul, j'en ai marre de Te parler tous les jours, Tu T'en fous, pauvre égoïste. Après tant d'années à Te parler du matin au soir, Tu sais toujours pas aligner trois mots. Fais attention! Un jour je ne serai plus là et Toi Tu seras tout seul. Faudra pas pleurer parce que sans moi T'es rien Tu sais. Je le jure, un jour je partirai, et quand je partirai, Tu verras la solitude.

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Bénédicte sortait d'un milieu bourgeois. Elle était dans le même collège que moi. Je l'avais présentée à son copain avec qui elle est restée longtemps après.Nous nous sommes perdus de vue. Et puis le lycée : la course de l'élite ! La compétition du savoir pour les classes préparatoires : préparatoires à quoi on ne sait pas, mais préparatoires. Nous nous sommes revus deux ou trois fois au hasard de fêtes. Elle était math sup.

Thibault m'a appelé a Paris : "Bénédicte s'est pendue."

La pression, les parents, le lycée, c'est à tout ça que cette jeunesse veut mettre fin. Si les plus fragiles ne sont pas tués par la société, ils se tuent eux-mêmes.

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Je ne connais pas de pire dictature que celle de la communication comme on l'entends aujourd'hui. C'est comme ces putains de magazines qui pullulent par milliers et nous apprennent que le must de la féminité c'est de ne pas se nourir et ressembler à un sac d'os ambulant, que le rouge sera tendance l'été prochain. Ces putains de torchons dont les couverures d'homme singes aux parfaits abdominaux me rapellent fortement les campagnes de propagande nazie. Mais tout ça n'est pas grave, on y est habitués. L'intellectuel d'aujourd'hui dénonce l'impérialisme en bouffant un cheeseburger et crache sur la merde à la télévision alors qu'elle trône au milieu de son salon. La publicité est instigatrice d'un marché de bétail, mais elle permet tant de choses : ACHETER. La réalité c'est que les icônes qui font les rêves de la consommation sont les nouveaux "nègres" comme on disait autrefois. Pauvre bétail, qui par sa bêtise participe à l'horreur du monde. (Désolé Claudia, toi et tes soeurs êtes peut-être bonnes, mais vous n'incarnerez jamais la beauté.) Les agences regardent leur dents, leur cheveux, leur cul, avant de les maquer comme des putes. On va les chercher dans leur pauvre Russie, Estonie ou autres ruines d'un autre temps. A quinze ans elles quittent l'école par appât du dollar et à vingt-trois on les renvoie chez elle, dopées à la cocaïne, le coeur à genous : c'est ça le viol, c'est ça la consommation. Ici on tue les vieilles. A vint-cinq ans on les tue. Ordre du MEDIA. A mort les vieilles ! On tue les grosses aussi. Pas la place pour les inactives, pas la place pour les non-fécondables. Souvenez-vous des publicités qui mettaient en scène une jeune femme aux airs innocents, plate car encore jaune, qui léchait une cuillère de yaourt comme on lécherait du sperme. Mais qui a parlé de pédophilie ? Danone ou qui ?

Evitons l'hypocrisie : plus besoin pour les anormaux de se sentir rejetés. J'entends par anoraux les pauvres gens qui ne repondent pas aux critèrs de Venus land, les gueux qui n'entrent pas dans notre chère normalité...les non-superficiels tolérés. Pourquoi les faire soufrir ? Après tout, la planète ne serait-elle pas plus belle habitée par des Pamela Anderson ou toute autre tare de notre mère CONSOMMATION ?

Allez, absorbe jusqu'à gerber la merde qu'on te livre en direct au dîner ! Tu sais quoi, ta propre mort sera retransmise en direct chez toi ! Lorsque la fin du monde sonnera on sera tous devant notre poste de télévision au lieu de regarder les étoiles.

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Tu sais ce que c'est Toi la solitude ? Tu sais ce que c'est ? La solitude, celle du hasard. Tu sais bien la solitude, celle dans laquelle on se noie à petit feu, comme une drogue dans le sang, celle qui vous arrache au néant et qu'on ose appeler la vie, celle qui fait qu'on doit bien couper le cordon, la solitude de l'orphelin qu'on trimballe de foyer en foyer et qui sais plus son nom, celle de celui qu'on appelle gosse de riches et passe ses nuits entières a mouiller ses draps parce qu'il a oublié si ses parents étaient morts ou en voyage, celle de Poil de Carotte qui se prend des cailloux à chaque récréation, celle de celle qui, une fois donné l'Infini, se retrouve seule le ventre vide, celle des deux amoureux qui ne le sont plus, celle de ceux que les parents s'échangent de week-end en week-end sur une place de parking, celle du père qui marie sa fille, celle de ceux qui voient leur vie perdue à trop avoir voulu la gagner, et celle de celui à qui on a volé le toit pour lui offrir la rue. Tu la connais Toi ? Non, Toi Tu fais semblant, non Toi T'écoutes plein de Ta foutue sagesse, les pauvres gens comme moi qui, épris d'on ne sait quelle nostalgie, Te parlent encore. La solitude c'est cette pute de vie qui vous croise un matin vous baise toute la nuit, puis vous fait payer le prix du voyage par le retour a la case départ, le néant. Qui a demandé à avoir faim ? Qui a demandé a hurler à l'agonie de jour en jour un peu plus comme un poisson ventre en l'air ? Personne. Voilà donc un don du ciel! Tu sais, Toi qui fais construire des églises, des mosquées, des temples... Tu sais, Toi la perfection, Toi le Bien Incarné, Tu pourrais réflechir parfois. De toute façon Tu comprends rien, T'es nul, j'en ai marre de Te parler tous les jours, Tu T'en fous, pauvre égoïste. Après tant d'années à Te parler du matin au soir, Tu sais toujours pas aligner trois mots. Fais attention ! Un jour je ne serai plus là et toi Tu seras tout seul. Faudra pas pleurer parce que sans moi T'es rien Tu sais. Je le jure, un jour je partirai, et quand je partirai, Tu verra la solitude.

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Pourtant on a eu des rêves, mais le virtuel sacrifie la réalité. C'est la MORT. Une chose me frappe chez notre jeunesse, nul ne part en voyage. C'est vrai il y a eu une génération ou le voyage faisait partie d'une réelle initiative a la vie, le passage de l'adolescence a la vie d'homme. Mais pour nous, rien. Ah si, j'oubliais : la première capote. Ça a été notre initiation a nous. Quand je pense qu'on fait gagner des millions chaque semaine a la télé alors que la science manque de moyens pour permettre aux jeunes de s'unir a nouveau sans test ou bout de caoutchouc, quand je pense a leur jeux de merde et a l'Afrique qu'on laisse crever en silence parce que soigner les pauvres ca ne rapporte pas, quand je pense a ces chers Occidentaux qui ont tout compris sur tout et qui ont même eu pendant des siècles la prétention d'apprendre aux autres, quand je pense que le sida termine son travail en Afrique, mais dites moi "Qui veut gagner des millions ?" ca me fout la gerbe j'ai honte d'etre un homme.

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Damien Saez
Frères&Soeurs

FRERES ET SOEURS

Le soleil se lève et nous voilà encore en cette aurore de troisième millénaire, spectateurs de nos échecs, acteurs de nos futurs.On avait pourtant juré et de Nuremberg à Sarajevo, rien n'a changé,juste la manière. Comme si l'humanité elle même s'infligeait sa propre sélection naturelle, comme si le sang nourrissait le progrès et le progrès le sang. C'est étrange, Internet est là mais y'a plus d'éducation et les symboles ont pris feu, sous des slogans de paix, la crise est née, sous des rêves d'amour, sida et latex ont enterré le Rock, aujourd'hui c'est Disco 2000 et dragées pour baiser.
Mais putain n'y-a-t'il rien à foutre ici que supporter le cul de cette société bien assise entre un restant d'humanité et un confort capitaliste que chacun serre dans sa main comme on sert le sein d'une nourrice; Et puis la France...
Un américain disait :"La France, ah oui, c'est le pays qui se range toujours du côté des vainqueurs", espèce d'inculte bâtard d'américain, t'avais bien raison.

J'en ai marre d'entendre les mêmes conneries à longueur d'ondes, la même merde qu'on livre par kilotonnes à des milliards de crétins qui n'ont pas le choix. Non la Terre n'est pas ronde, elle est carrée, câblée, et nos coeurs avec. Et puis les extrêmes montent et puis les gens ne lisent plus, la violence devient une communication et la réflexion meurt sous les milliers d'assauts quotidiens que nous livrent les Microsoft et autres fascistes de la communication. Ah la "communication", quel grand mot.

Aujourd'hui le bruit rassure et le silence fait peur.

Ce soir, je viens de te laisser un message pas très joyeux car ce soir... c'est la fin d'une histoire d'amour, en tout cas la fin physique... les êtres aimés des Dieux meurent jeunes.

Au moins les lettres ont plus le parfum des souvenirs et des coeurs que les conversations de nos portables.

Quand je regarde un peu en arrière, j'ai le sentiment d'un jour et d'une nuit qui se sont croisés sans jamais vraiment accoucher du crépuscule ou de l'aurore qui font véritablement la beauté de la lumière, et des ténèbres. Un jour...

Posée comme une étoile, y'a cette photo de toi, posée sur le bureau de cette chambre d'hôtel, cette photo que je n'ai pas mais que j'imagine. Mais ce n'est pas toi qui me manques en fait il me manque celui que je fuis, je voudrais fuir ce que je connais, fuir ce qui nous appartient, fuir ce que j'aime, je voudrais m'en aller vers un endroit. Mais Dieu que c'est dur d'avoir vingt et un ans tout seul et j'ai mal à la tête et à l'univers entier, et putain que c'est bon d'aller vite car nos jours sont comptés chère soeur d'aventure, car nos jours sont comptés cher frère de luxure, et le décompte va vite.

La nuit est si belle ce soir. Il pleut et le chuchotement des gouttes berce un monde qui s'endort.
C'est Dieu qui pleure ! C'est Dieu qui pleure ! Au moins nous ne sommes pas seuls. Finalement c'est un peu ça, le ciel est le vrai compagnon de larmes, c'est un peu triste mais c'est déjà ça.

A nous.